Un groupe de chercheurs transdisciplinaires

Escouade sémiotique présentée par  Yan St-Onge

À l’iMusée le jeudi 28 février 2013

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Sémiotique de la poésie-performance : création et discussion

D’une part, cette Escouade Sémiotique sera consacrée à la présentation d’une création de poésie-performance, et d’autre part à une discussion à partir de celle-ci en regard de mes recherches en sémiotique. Qu’est-ce que la poésie-perfomance? Quels sont les enjeux sémiotiques de ce genre d’œuvres? Telles seront les questions que je souhaite lancer afin de nous permettre de réfléchir ensemble. C’est donc sous la forme d’un laboratoire de recherche-création que je souhaite participer à l’Escouade Sémiotique, en proposant à la fois une performance et une discussion sur l’avancement actuel de  mes recherches.

Je m’intéresse à la poésie-performance comme pratique transdisciplinaire et aux enjeux sémiotiques que cela supposent. En effet, la poésie performance s’inscrit au carrefour de plusieurs pratiques: l’art, la poésie, la performance, la poésie sonore, etc. Cette transdisciplinarité suppose donc des enjeux sémiotiques reliés à l’intermédialité, mais aussi à la question de l’interprétation, qui doit se faire en croisant les champs du savoir que sont les études littéraires, l’histoire de l’art, l’esthétique et la sémiologie. L’hybridité, inhérente à la poésie‐performance, de même que la performativité et la plasticité sont des aspects qui me semblent importants d’aborder pour mieux comprendre mon objet. La performativité, entendu comme étant l’ensemble des caractéristiques propres à la performance, devra être réfléchie, puisque contrairement à la théâtralité, il y a peu de recherches qui ont jusqu’ici permis de la conceptualiser. Par contre, la performativité a principalement été abordée dans la perspective linguistique de la performativité du langage, comme c’est le cas avec les performances studies anglo‐saxonnes; je souhaite à la fois aborder la poésie‐performance en regard de cette approche théorique, tout en la distinguant d’une analyse de la performativité comme ensemble de caractéristiques propres à l’art performance.

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Ici on peut trouver la trace sonore :

https://docs.google.com/file/d/0B1L6qUxUC7pbampFSUFMZXphUWM/edit?usp=sharing

Le silence est-il un clair-obscur du langage?

Escouade sémiotique présentée par Julien Fortin

Cette escouade sémiotique hivernale, nous donnera l’occasion de nous intéresser, entre autres, aux travaux de Todorov qui, dans «Théories du symbole», en évoquant la tradition herméneutique, pèse ses mots et souligne l’importance des travaux d’Héraclite d’où émergent pour la première fois « l’opposition entre deux régimes de langage, direct et indirect, clair et obscur, logos et muthos, et en conséquence, entre deux mode de réception, la compréhension pour l’un l’interprétation pour l’autre.» Todorov, pour appuyer son raisonnement se réfère à un fragment du texte d’Héraclite qui décrit ainsi l’oracle de Delphes : «Le maître dont l’oracle est à Delphes ne dit rien et ne cache rien mais il signifie.» Cette dernière citation nous sert de prétexte dans cette volonté que nous avons de percer le mystère de cette quête dans laquelle nous nous sommes lancé depuis les tous débuts de notre recherche en sémiologie visant à définir l’implication du silence en tant que signe du langage aussi bien écrit que visuel. Cet échange autour de la question : « Le silence est-il un clair-obscur du langage?» se veut une mise en synthèse des pistes de recherche envisagées tout au long des dernières années en vue de commencer à recenser er repérer les multiples formes par lesquelles le silence se fait signe au sein des textes en prose d’auteurs québécois : Catherine Fortin, Paul Chamberland et Fernand Ouellet. Ces poètes nous laissent concevoir le silence non pas en tant qu’absence mais bien en tant que présence, présence engendrant un langage en deçà de la parole et surtout en tant que prémisse de toute parole. Cette communication tire sa source des travaux de Santiago Kovadloff, philosophe argentin qui s’est intéressé au concept du silence «primordial»; mais trouvent également des échos chez Van del Heuvel, Barthes, Blanchot et Wittgenstein. Comme quoi, le silence ne cesse de faire parler de lui, comme si inévitablement, la présence du silence invite à dialoguer, invite à s’interroger sur l’origine du langage.

Pour télécharger l’MP3 de la rencontre :

https://docs.google.com/open?id=0B1L6qUxUC7pbN2tiVzNBaWIzWEU

Il s’agira durant cette escouade de montrer à quel moment la télévision, lorsqu’elle traite de l’insécurité, décroche de son rôle de démonstration et de compréhension pour devenir un dispositif communicationnel intentionné ou involontairement provoquant.

VOICI l’MP3 de la rencontre :

https://docs.google.com/open?id=0B1L6qUxUC7pbaV94OVBCU2RocDg

 

Voici le résumé pour la première Escouade de l’année 2012-2013 ; elle se tiendra le mardi 25 septembre, à 17h, dans la salle des étudiants du département d’études littéraires J-4865. Notre conférencier sera Mohamed. On vous attends !

Le fabuleux destin du signe. Récit du voyageur
Comment nait le signe et comment il prend forme dans la société: cas du transport en commun à Casablanca, capitale économique du Maroc.

Lors de notre rencontre, je vais vous raconter l’histoire de la naissance fabuleuse d’un signe peu ordinaire: celui du transport en commun à Casablanca. À mon grand étonnement, au moment de ma dernière visite au Maroc, j’ai constaté que les habitants de la Métropole ont inventé une manière sémiotiquement originale et socialement utile afin de résoudre le problème criant du transport en commun. Si vous êtes, tout comme moi, fasciné(e) par l’observation des signes tels qu’ils prennent forme dans la vie quotidienne, je vous invite à venir découvrir comment les signes naissent et prennent forme dans la société marocaine. Le tout dans une ambiance décontractée et amicale, où des gâteaux marocains seront gracieusement servis.

À titre d’illustration, je vais me servir de ce story-board qui va vous mettre dans la trame de l’histoire. Vous pouvez déjà commencer à vous demander ce que pourrait bien signifier chaque signe figuré.

Mohamed, sémiotiquement vôtre. « 

Tout est prêt pour la prochaine escouade ?

Quand. On se rencontre le jeudi le 26 avril, à 17h30,

. Dans la salle étudiants, J-4865.

Le thème. La sémiotique aujourd’hui.

La formule : chacun amène un comte-rendu d’un ouvrage (article ou livre) récent de sémiologie (récent = publié dans les derniers 12 mois). Ceci pour tenir le pas avec l’avancement de la recherche sémiologique à niveau mondial. (Si vous n’avez rien préparé, venez écouter quand même !)

À très bientôt, venez nombreux !

Voici les infos pour la prochaine escouade !

Date & heure: vendredi 30 mars à 17h.

Lieu: chez Emma, 902, Boulevard René Lévesque Est, apt. 301 (438 879 0117)

Titre: Penser la résistance à partir de Jacques Derrida : lecture de « De l’économie restreinte à l’économie générale ».

Description: Cette rencontre veut profiter de la conjoncture actuelle pour poser la question de la résistance. Celle-ci est-elle seulement possible sur un plan philosophique? Ne se retourne-t-elle pas toujours en connivence? L’épreuve d’une telle question est peut-être donnée à lire dans l’œuvre de Jacques Derrida et nous nous proposons d’interroger « De l’économie restreinte à l’économie générale », dans L’écriture et la différence, afin d’en débattre.

À lire: Minimalement de la p.369 à 385 —- Idéalement de la p.369 à 396 —-Surhumainement de la p.369 à 407.

Le texte: Envoyé avec la liste « assosemio ». Si vous ne l’avez pas, demandes-le à l’adresse « assosemio.uqam@gmail.com »

Animateur: Maxime Plante (mais tous sont chaleureusement invités à partager leurs idées, leurs questionnements, leurs critiques).

À bientôt !

Première rencontre de 2012, dans le style « cercle de lecture »

chez Davide Pulizzotto
5279, rue Saint-Denis, Montréal
le mercredi 29 février
à compter de 18 h 00

Titre de la rencontre : Un thé avec Barthes – Lecture de Éléments de sémiologie.

Davide Pulizzotto et Vincent Fillion co-animeront la soirée qu’ils espèrent p a r t i c i p a t i v e. Voici ce qu’ils ont concocté question de vous mettre l’eau à la bouche.

Un thé avec Barthes a pour objectif de débattre et réfléchir sur un classique de la sémiologie qui nous concerne toujours au cours de nos recherches. Éléments de sémiologie est un texte épuré et dense, capable, à notre avis, de donner place à une conversation intéressante autour de certains concepts. Pendant que le thé se chauffe, Davide se chargera de casser la glace avec une petite présentation sur la connotation en tant que système intrinsèquement politique : « c’est par [les signifiés de la connotation], si l’on peut dire, que le monde pénètre le système » (Barthes).

Le contexte sera celui de la cérémonie du thé d’inspiration japonaise, dont l’esthétique se développe autour du XIIe et XIIIe siècle en réaction à la culture matérielle chinoise du thé. Elle se rattache tant au bouddhisme zen qu’à la culture samourai et propose un véritable art relationnel dans un environnement très codifié. Les participants, d’horizons sociaux divers, sont invités à partager un bol de macha par le maitre de thé dans un pavillon spécialement aménagé à cet effet : le lieu participe autant de l’expérience que le choix des invités, que l’heure et la saison à laquelle se déroule le cha no yu, le tout, en rapport à la poésie, à la calligraphie et à l’arrangement floral. Les principes de cette voie du thé sont partagés avec l’Occident par Okakura Kakuzo dans son célèbre ouvrage Le livre du thé.

Vous êtes chaleureusement invités à participer à ce qui promet d’être une discussion fructueuse en toute bonté…

Il vous suffit de « (re)lire » le texte de Barthes que vous pourrez télécharger en PDF à l’adresse suivante:

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1964_num_4_1_1029

Pour en devenir membre, vous n’avez qu’à vous manifester en envoyant un courriel à Louise Boisclair, boisclairlouise@yahoo.fr. Elle assurera l’interface entre le site Internet, le calendrier et vos propositions. Vous êtes nouveau, elle vous expliquera la marche à suivre pour en devenir membre (lui envoyer votre nom, une courte notice bio et le sujet de rencontre que vous aimeriez proposer). Vous êtes déjà membre, elle accueillera vos propositions et suggestions.

En général, la rencontre dure plus ou moins 90 minutes et est habituellement suivie d’un ‘breuvage’ sympathique. Bienvenue et à bientôt!

Le jeudi 21 avril 2011, à compter de 17h, Louise Boisclair nous invite à une rencontre sur le thème « Description des oeuvres : difficultés et méthode ». À la suite de son exposé d’environ 20 minutes, elle lancera la discussion en vue d’échanger sur les trouvailles de chacun-e pour décrire ou « (d’)écrire » les oeuvres variées qui entourent ou alimentent nos objets de recherche.

Il sera principalement question de quatre types de description :
1- impressionniste et narrative, à partir d’oeuvres d’art plastique, comme dans la rédaction créative de certains magazines culturels;
2- plastico-iconique et
3- effets in situ, effectuée dans un article sur l’Annonciation cellule trois de Fra Angelico publié récemment aux NAS, en ligne http://revues.unilim.fr/nas/document.php?id=3832
4- phénoménologique, à partir d’installations interactives.
La description de nature phénoménologique nécessite d’entrer dans sa ‘bulle’ tel un ‘lecteur modèle ou type’ pour mettre en lumière le ressouvenir de l’expérimentation d’une installation. La traduction en langage verbal comporte ses limites que peuvent suppléer les croquis, les photos et les vidéographies, la description devenant multidimensionnelle.

OUVRAGES CONSULTÉS SUGGÉRÉS:
1) Marie-Jeanne BOREL, « Le discours descriptif, le savoir et les signes », in J.-C. Adam et al., Le discours anthropologique – Description, narration, savoir, Paris, Méridiens Klienksick, 1990, p. 21-69,
(certains éléments essentiels repris dans Darbo-Peschanski Catherine. J.-M. Adam, M.-J. BOREL, C. Calame, M. Kilani. Le discours anthropologique. Description, narration, savoir. In: Revue de l’histoire des religions, tome 216 n°1, 1999. pp. 111-115.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1999_num_216_1_1113

2) Comment terminer son doctorat, le dialogue fictif de Bruno LATOUR avec un étudiant de doctorat, en ligne http://www.bruno-latour.fr/articles/article/90-DIALOGUE%20ANT-FR.html

3) l’article de J. L. LEMKE, Multiplying Meaning, en ligne http://academic.brooklyn.cuny.edu/education/jlemke/papers/mxm-syd.htm .

Parution de « L’Annonciation de la cellule trois de Fra Angelico : aura et interprétation in situ » de Louise Boisclair aux Nouveaux Actes Sémiotiques, dans la rubrique : Analyses sémiotiques. Cette revue est dirigée par Jacques Fontanille et Eric Landowski, la responsable de la rédaction étant Anne Beyaert-Geslin (CereS, Université de Limoges).

Introduction:
« C’est en lisant Histoires de peintures de Daniel Arasse que je décide de visiter l’art florentin durant deux semaines en avril 2008 (…) dont plusieurs Annonciations, le 18, je visite le Musée du couvent dominicain San Marco, Piazza San Marco. J’y vois, sur les lieux mêmes de leur production et de leur fonction religieuse, deux Annonciations de Fra Angelico (1387-1450) dont celle de la cellule trois m’éblouit littéralement à la suite d’un parcours introductif. La présente analyse des effets in situ de l’Annonciation de la cellule trois de Fra Angelico, avec l’éclairage de Daniel Arasse et de Georges Didi-Huberman, explore le problème du rapport de son aura avec l’interprétation de la fresque. Les notions d’espace sensori-perceptif, de plasticité et d’iconicité servent d’outils de lecture et ouvrent à divers niveaux d’interprétation de l’énoncé visuel en fonction de la diégèse, de l’iconographie et de la qualité première de la réception. Dès le départ, la puissance du blanc et son étroite relation géométrique et discursive avec le lieu donne, comme interprétant dynamique, l’impulsion de l’expérience phénoménale du visiteur. »